Présentation du Briard
Le Berger de Brie ne se rencontre plus à chaque coin de rue et les élevages de masse ont « quasiment » disparu. Depuis 1988, le Club des Amis du Briard, qui gérait la sélection depuis 1909 a cédé sa place à l Association du Berger de Brie, sur décision de la Société Centrale Canine. Si les hommes et les méthodes ont changé, les lignées dominantes restent les mêmes depuis les années 30 !
Outre la baisse de la demande avec comme corollaire, une chute des naissances, nous avons en définitive assisté à un changement dans la continuité.
Les amateurs qui font l’acquisition de leur premier Briard sont trois, voire quatre fois moins nombreux qu’il y a trente ans, mais ils sont beaucoup mieux renseignés sur les différentes caractéristiques de leur race d’adoption. De surcroît, ils sont prêts à s’investir pour que leur compagnon ne les déçoive pas... Ils ont pris conscience que l’adorable boule de poils de huit kilos va devenir un adulte au format imposant, qui nécessite une écoute et une disponibilité quotidiennes. Avec une espérance de vie au-dessus de la moyenne, ce compagnon vous suivra près d’une quinzaine d’années, attentif à vos moindres mouvements, pour peu que vous le compreniez et que surtout, vous ne brûliez pas certaines étapes pendant sa croissance. Son bel aspect, indéniablement à l’origine de son succès, ne doit pas vous faire oublier que c’est un chien rustique, puissant, au caractère très ouvert, pour peu que sa nature ait été préservée : il aime le grand air et les balades et ne craint pas de se salir ! Ce sont des atouts à appréhender dès son plus jeune âge. Des amateurs d’Agility, de pistage, d’épreuves en ring ou tout simplement, des maîtres-bergers savent mettre en exergue l’habileté de leurs poilus, tout ceci dans un respect mutuel qui exclut d’emblée toute épreuve de force, toute brutalité excessive...
Actuellement, il y a deux sortes d’acquéreurs : ceux qui louent les qualités de leur premier compagnon acheté pendant les « années folles » et qui, à la disparition de celui-ci, reprennent un nouveau Briard ; il y a également les « nouveaux venus », qui ne se sont pas fait prendre la tête par quelques critiques malveillantes accusant la race de tous les maux... voire de tous les gros mots. Si des déçus ont quitté le Briard pour une autre race, deux raisons sont régulièrement évoquées. On pointe des problèmes de comportement - qui ne sont pas propres à la race, mais qui étaient bien ancrés dans certaines lignées, pour lesquels l’hérédité n’explique pas tout : l’inexpérience de certains néophytes s’est très rapidement traduite par un véritable calvaire, la petite boule de poils devenue adulte ayant décidé de faire la loi ! Enfin, la « mode » du poil long a très vite montré ses limites : Bearded Collie, Bobtails et autres Briards ont transformé souvent le quotidien de leur maître en de fastidieuses séances de toilettage, de démêlage, provenant, d’une part, d’une sélection peu sérieuse, et d’autre part, d’une mauvaise information sur l’entretien nécessaire à une telle race.
Autre constat sur les 20 dernières années: les acquéreurs qui se ruaient sur les portées disponibles étaient peu ou prou intéressés par la radiographie des hanches, la stabilité de caractère des géniteurs de leur chiot, tout comme par l’équilibre des proportions et la construction des chiens qu’ils avaient en main. Mais, dans le fond, l’image qu’ils avaient d’un Berger de Brie ne collait pas à la réalité. Ce fait explique le nombre de déçus de la race.
Cependant, tous ne peuvent que souligner l’une des qualités fondamentales d’un Briard... son excellente mémoire. Il apprend vite, mais se bute obstinément quand l’apprentissage se fait sous la contrainte. Lorsqu’un maître confond fermeté et brutalité, le Briard enregistre et il faudra ultérieurement user de patience pour renouveler l’expérience. Un sujet « fort » dans sa tête, qui ne cède pas un pouce de terrain, voire qui avance menaçant, avec sa quarantaine de kilos, a de quoi impressionner un néophyte. Les incidents ou accidents ponctuels qui en résultaient ont fait beaucoup de tort à la race... alors que le Briard est généralement un chien particulièrement à l’écoute de son maître, heureux de l’observer dans ses moindres déplacements, presque collant dans certains cas. Problème de lignée, d’éducation, d’incompréhension mutuelle ? Un peu des trois à la fois.
Origines du Briard
Bien avant ' le premier standard-remanié six fois par la suite -l’appellation Briard voit le jour en 1809, sous la plume de l’abbé Rozier. | Dans son Cours d’Agriculture, à l’article Chiens de Bergers, il parle pour la première fois du chien de Brie : «Dans les pays de plaine, de coteaux découverts et dans les promenades de jour de bêtes à laine, le chien de Brie est celui qui est employé. Ce chien a les oreilles courtes et la queue dirigée horizontalement ou recourbée en haut, ou quelquefois pendante ; son poil est long sur tout le corps, le noir est la couleur dominante. Ce n’est pas sa beauté qui fait son mérite ; ses perfections naissent de son obéissance, de son activité et son industrie. On ne voit pas sur quoi est fondé l’usage de lui couper la queue et les oreilles ; mais on conçoit pourquoi il est prudent de lui casser les crochets s’il est trop ardent ; sa charge est de faire obéir les bêtes à laine par sa voix et ses mouvements combinés et non par ses morsures.